Les Gens du Voyage,
des citoyens comme les autres !
Photo-reporter pour la presse culturelle pendant plus de 15 ans, créateur du Festival 360°, Panorama de la photographie transculturelle à Dijon de 2017 à 2019, éditeur de presse régionale ou d’ouvrages d’art (Magma, Contact, Larevuenoire…), fatigué, j’abandonne tout fin 2019 ! Après quelques vacances bien méritées, je m’installe en tant qu’auteur photographe et photographe de spectacle début 2020. C’est un milieu que je connais bien, je démarre avec la Cie SF, Italiart Festival ou encore la ABB Reportages… Mais pas de chance, la Covid entre elle aussi en scène ! Rideau pour le monde du spectacle et pour la quasi intégralité de mon activité.
Ne sachant pas combien de temps durera cette tragédie et face à la précarité de cette nouvelle situation, je me mets à la recherche d’un travail salarié qui ne risque pas, lui aussi, d’être emporté par l’épidémie, afin de pouvoir faire face. Plaquiste, peintre ou encore opérateur ferroviaire de circulation sont les métiers que j’ai du apprendre durant cette période mais le goût n’y était pas. L’humain et la photo m’appellent.
J’intègre fin 2022 l’Association Régionale Gens du Voyage – Gadjé BFC en tant qu’agent d’accueil et chargé de communication.
L’humain est de retour !
L’image des Gens du Voyage est souvent décriée dans la presse, ces gens font peur et les crispations sociétales sont plus que jamais présentent depuis cette crise sanitaire et la guerre en Ukraine. On s’isole, on se méfie et on affuble l’autre de tous les maux. On a besoin de sécurité et l’époque n’est plus à la rencontre. Cette interculturalité autrefois ressentie comme une richesse devient un cauchemar pour nos semblables. L’esprit de concorde se délite.
De mon côté, je côtoie des personnes que je n’avais plus rencontrées depuis les bancs de l’école ou les fêtes foraines d’avant Covid. Les mois passent et je découvre des gens qui souffrent et qui, comme d’autres, n’arrivent pas à se faire à cette société informatisée, codée, soumise à la vitesse de l’internet et du tout jetable. Une communauté qui fréquente peu ou pas assez l’école pour avoir accès aux formations et donc à certains métiers. Si l’Éducation Nationale permet d’obtenir des connaissances, des diplômes, elle crée aussi un
esprit de compétition et de ce fait de l’exclusion. Elle va aussi à contre courant du choix de vie nomade de ces gens. Nomades, nous l’étions tous autrefois.
Manouches, gitans, tsiganes, bohémiens… On oublie souvent qu’ils sont des citoyens français et ce depuis le XVème siècle ! On leur reproche souvent de ne pas travailler et de profiter d’un système. Un système qu’ils ont pourtant participé à mettre en place en se battant pour la France à chacune des guerres et en particulier lors de celle qui nous a délivré du nazisme.
Dans le cadre de mon travail, je rencontre des paysagistes, des mécaniciens, des ferrailleurs, des couturières, des forains, des ouvriers, des artisans vanniers, des ramoneurs… On est bien loin de l’image véhiculée par certains médias. Partant de ce constat, avec l’ARGDV (Association Régionale Gens du Voyage – Gadjé BFC), nous avons décidé de montrer ces citoyens français dans leur quotidien, au travail, à travers une exposition itinérante qui parcourt depuis 2023 la Bourgogne Franche- Comté et un peu plus largement.
L’exposition est composée d’une trentaine de photographies tirées sur Forex (pvc) afin de faciliter le transport mais aussi d’exclure tout danger en cas de chute d’une photo sur un enfant.
Photos ©Jérôme Gaillard
pour l’Association Régionale Gens du Voyage – Gadjé BFC
Site de l’association régionale Gens du Voyage – Gadjé BFC : www.gensduvoyage-gadje.fr